Nicolas Moisson

Bilan culturel de 2019 et résolutions pour 2020

- 5 janvier 2020 -

Les résolutions, c'est comme les élections, ça n'engage que celles qui y croient.

Comme chaque année, voici un bilan de ce que j'ai pu lire, voir, jouer et écouter pour l'année qui vient de se terminer.

Tout d'abord quelques chiffres.

Le bilan est le suivant

Films: 31 sur 60, soit 51.67% de l'objectif initial.

Jeux vidéo: 39 sur 24, soit 162.50%

Livres: 4 sur 19, soit 21.05%

BDs: 13 sur 24, soit 54.17%

Albums: 25 sur 24, soit 104.17%

Bilan et résolutions 2019

Côté cinéma, j'ai péniblement fait la moitié de l'objectif. J'ai de plus en plus de mal à rester 1h30 voire plus devant un film; je ne suis pas allé au cinéma tout seul cette année; et j'ai réactivé mes visionnages sur Mubi grâce au partage du compte d'une amie vers novembre. Autant dire que ce ne fut pas une année très cinéphage, et je doute que ça va s'arranger avec le temps. Tant que j'aurai accès au compte partagé sur Mubi j'essaierai de regarder quelques films plus niches, parce que la production qui sort en salles ne m'intéresse pas, mais je ne sais pas jusqu'à quand ça va durer.

Objectif 2020: je baisse encore un peu, je mets à 45 films pour l'année.

Côté jeux vidéo, c'est toujours du zèle, plus de 150% de la quantité que je m'étais fixée. Que voulez-vous, j'adore ce medium, c'est presque pathologique à ce stade. Je n'ai toujours pas acheté de jeu sur Steam ni sur n'importe quelle autre plateforme propriétaire cette année, exception faite pour le DLC de Crypt que je possédais déjà sur Steam, et qui avait été une résolution de l'année (débloquer Coda). J'ai pas mal streamé des jeux en entier aussi sur ma chaîne twitch, c'est une façon agréable de vider le backlog tout en partageant avec les rares personnes qui m'accompagnent dans des sessions parfois drôles, parfois affligeantes, mais toujours sympathiques à faire.

Objectif 2020: je monte l'objectif, je passe à 36 jeux pour l'année.

Côté livres, c'est l'échec complet. Je plaide coupable, j'ai dépensé mon temps de vie ailleurs que devant un livre. Les quatre livres que j'ai lus étaient tous choisis par contre, mais pas nécessairement appreciés. Je constate aussi que j'ai lu très exactement zéro livre de fiction, et que l'idée d'en lire me parle de moins en moins face à un monde sur le point de brûler. Read bleak bok, get wok.

Objectif 2020: je monte l'objectif en suivant l'année, comme initié depuis quelques années, on verra bien si cette fois-ci ça aboutit, et je passe à 20 livres pour 2020

Côté albums de musique, ce fut plutôt tranquille. J'ai ma routine qui consiste à emprunter des albums à la bibliothèque, lancer des sessions aléatoires sur Bandcamp pour avoir de la musique de fond et explorer des listes de recommendations fournies par des proches. J'ai découvert des bonnes surprises en 2019.

Objectif 2020: je continue avec 24 albums pour l'année, en essayant de piocher en priorité dans la liste des recommendations.

Côté bandes dessinées, j'ai eu une période d'emprunt vers la fin de l'année, suite au déménagement et la découverte d'une nouvelle bibliothèque. Période qui n'a pas suffi à rattraper le vide du reste de l'année hélas, mais j'ai bon espoir de continuer à emprunter cette année, la proximité de la bibliothèque aide beaucoup quand il s'agit de se motiver à sortir pour y aller.

Objectif 2020: je continue avec 24 albums pour l'année.

 

Commentaires sur les oeuvres et recommandations

Comme d'habitude, je liste toutes les oeuvres (re)découvertes, en laissant parfois un commentaire sur certaines d'entre elles. Si vous souhaitez avoir plus de détails sur une oeuvre non-commentée, envoyez-moi un message via les canaux habituels et je mettrai à jour ce billet de blog en rajoutant un paragraphe sur l'oeuvre choisie. À nouveau, en vert je les recommande, en rouge non.

Films

2001 A Space Odyssey: en 2020, le 20/01 à 20h01, le revisionnage annuel de ce film aura une saveur particulière, celle de l'univers en phase.

Trafic (Jacques Tati, 1971)

Playtime (Jacques Tati, 1967)

Tom à la ferme (Xavier Dolan, 2013): quel ennui, Dolan est indolent, c'est désolant.

Les Faiseurs de Suisse (Rolf Lyssy, 1973): une institution cinématographique de l'autre côté de la frontière, un rite de passage pour quiconque fréquente ce pays de gueules, à la croix alésée d'argent.

Evil Dead 2 (Sam Raimi, 1987): toujours pas mon délire.

The Blues Brothers (John Landis, 1980)

The Hunt (Thomas Vinterberg, 2012)

Twilight Portrait (Angelina Nikonova, 2011)

Le Testament d’Orphée (Jean Cocteau, 1960)

Harry Potter and the Deathly Hallows Part 1 (David Yates, 2010): un revisionnage de tous les films du plus récent au plus vieux en couple.

Harry Potter and the Deathly Hallows Part 2 (David Yates, 2011)

Harry Potter and the Half-Blood Prince (David Yates, 2009)

Harry Potter and the Order of the Phoenix (David Yates, 2007)

The Cook (Roscoe Arbuckle, 1918): ce film semble murmurer, presque chuchoter: "fallait-il que ça continue un siècle de plus cette histoire d'images en mouvement ?" Tout est là, déjà.

Harry Potter and the Prisoner of Azkaban (Alfonso Cuarón, 2004)

Harry Potter and the Chamber of Secrets (Chris Columbus, 2002)

Harry Potter and the Philosopher’s Stone (Chis Columbus, 2001)

The Lord of the Rings : The Fellowship of the Ring (Peter Jackson, 2001)

The Lord of the Rings : The Two Towers (Peter Jackson, 2002)

The Lord of the Rings : The Return of the King (Peter Jackson, 2003)

Over the Hedge (Tim Johnson, Karey Kirkpatrick, 2006): que vous dire si ce n'est, foncez.

Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (Alain Chabat, 2002)

How to Dianetics Part 1 (Bridge Publications, 2013): un film à la gloire de L. Ron Hubbard. C'est de la propagande pour la scientologie qui avance masquée et qui ne dira jamais son nom tout au long des deux films, car il y en a eu deux. Nous avons eu juste assez de courage et de force pour visionner le premier, et encore, à grand coups d'alcool et de commentaires sarcastiques. Entre les acteurs et actrices à peine crédibles, les assertions hallucinantes et le montage, c'est du grand cirque. N'oubliez pas: "go back to the beginning and go over it again. Pick up whatever additional data you can contact".

Les Mondes Imaginaires de Laguionie (Laguionie, 2019): hey je n'ai pas dormi !

The Birds (Alfred Hitchcock, 1963): à mettre dans la série "ma copine ne l'avait jamais vu, alors séance de rattrapage".

Monty Python’s The Meaning of Life (Terry Jones, 1983): je n'avais jamais vu encore celui-là. Succulent. La chanson du cosmos m'est restée en tête quelques jours après le visionnage.

Daisies (Vera Chytilova, 1966): avant-garde, tu parles. Tout ce qu'on peut en tirer c'est une envie de serrer le cou des héroïnes. Insupportable.

Fahrenheit 451 (François Truffaut, 1966)

La Cité de la Peur (Alain Berbérian, 1994): à mettre dans la série "ma copine ne l'avait jamais vu, alors séance de rattrapage".

Train to Busan (Yeon Sang-ho, 2016): à mettre dans la série "ma copine ne l'avait jamais vu, alors séance de rattrapage". Pour le coup, je copie-colle le commentaire tronqué que j'avais écrit sur SC au premier visionnage, il y a 3 ans: "On regrettera les métaphores toujours peu subtiles dans le cinéma asiatique à travers des figures qui ont largement passé leur date de péremption: le père divorcé, détaché, complètement salaryman, sans vie (face à des zombies qui lui renvoient son image, insoutenable du coup), le méchant patron qui ne pense qu'à lui, et ces figures féminines toujours pures, intouchables, innocentes (cf aussi les deux sœurs qui ont des morts très "douces" par rapport aux autres) Néanmoins il reste un rythme tambour battant (même dans la bande-son, qui m'a rappelé avec délice le cauchemar fiévreux Thumper-esque), et des bonnes idées de mises en scènes (la progression rectiligne dans le train, autrement plus inspirée que dans Snowpiercer, l'enchaînement nuit/jour avec les tunnels, une caméra qui se pose le temps d'un cadre stabilisé). Globalement une bonne surprise.

Capture d'écran de How to Dianetics 1

 

Jeux vidéo

Monster Super League (SmartStudy, FourThirtyThree, 2016): une perte de temps sur téléphone apparemment intelligent.

Animal Crossing : Pocket Camp (Nintendo, 2017): un avilissement de l'esprit Animal Crossing, validé par Nintendo. Les quêtes se ressemblent et ne se finissent jamais, les personnages ont perdu leur volubilité, l'argent, le vrai, a pris le devant de la scène. Je crains l'influence que Pocket Camp aura sur New Horizons.

MazeOn (DocGeraud, 2019)

Discoraux (DocGeraud, 2019)

Teach me Sensei (DocGeraud, 2018)

Space Shapes (DocGeraud, 2017)

THOTH (Jeppe Carlsen, 2016): anxiogène axiomatique, connaissances automatiques, consciences symptomatiques. THOTH est au twin-stick shooter ce que 140 est à la plateforme.

Pikmin (Nintendo, 2001)

You are Jeff Bezos (Kris Ligman, 2018): une écriture caustique qui cache une dénonciation nécessaire.

The Walking Dead : Season One (Telltale Games, 2012): ça me coûte tellement de le dire, mais jouez plutôt à Until Dawn si vous voulez du "vos choix auront des conséquences" un peu plus solide, et le fait de recommander cet autre jeu montre à quel point The Walking Dead (ou Walking Dumb pour les intimes) est un ratage complet pour moi. Un embarras permanent, sauvé par sa dimension comique malgré lui, grâce à la technologie du stream. Plus jamais.

Mandagon (Blind Sky Studios, 2016)

Off-Peak (Cosmo D, 2015): le personnage qui danse à côté du train avec ce morceau génial, c'est 5/10 avec coeur.

Ultraworld Exodus (Neon Serpent LLC, 2014)

GRIS (Nomada Studio, Devolver Digital, 2018): complètement inoffensif. Ce n'est pas un hasard si le jeu a eu la récompense "Indie Game of the Year" aux très mercantiles Game Awards. GRIS est le jeu indé qui a l'approbation des AAA pour co-exister dans leur espace médiatique.

Tyrian 2000 (Eclipse Software, Epic MegaGames, 1995): très sympathique. Ne jouez pas au dernier chapitre bonus qui est une blague, mais je ne le savais pas à l'époque, ça a failli entacher irrémédiablement mon appréciation du jeu.

SOMA (Frictional Games, 2015): j'ai un problème avec la fin du jeu, et en revenant sur l'ensemble, ça éclaire l'oeuvre sous une autre lumière très intéressante. J'écrirai dessus, un jour.

Jotun (Thunder Lotus Games, 2015)

Axiom Verge (Tom Happ, 2015): autant relancer les jeux dont il s'inspire, ça ira plus vite.

Ori and the Blind Forest (Moon Studios, Microsoft Studio, 2015)

t- e ni hтm-are of·`a c ty (Pol Clarissou, 2016)

Choke (EckgartG, 2018)

Ramble (Jacob Potterfield, 2018)

September 1999 (98DEMAKE, 2018): pourquoi personne n'a pensé à faire un jeu entier avec cet effet graphique ? Le résultat est saisissant.

PIXEL ISLANDS (xrnz, 2018)

Inside the Void (3D Methods, 2017)

DISCO / DISCOMFORT (wasdswag, 2016)

Cadence of Hyrule (Brace Yourself Games, Nintendo, 2019): mignon, mais inoffensif.

Milk Time (Ian MacLarty, Bethany Wilksch, 2019): rigolo.

Castle Crashers (Behemoth, 2008)

A Normal Lost Phone (Accidental Queens, Playdius, Plug in Digital, 2017)

Shrek’s Carnival Craze (Ivolgamus, Activision, 2007): je croyais que ça allait être comme Mario Party, mais le vrai, pas la contrefaçon chinoise. Après ça ne coûtait que 3.50£.

Kingdom Hearts (Square, 2002)

Fire Emblem Heroes (Intelligent Systems, Nintendo, 2017)

Ode to Heroes (DH Games, 2019): une perte de temps sur téléphone apparemment intelligent.

Battle Breakers (Epic Games, 2019): une perte de temps sur téléphone apparemment intelligent, mais aussi sur PC. Une époque formidable !

Rayman Origins (Ubisoft, 2001): non mais sérieux, de la plateforme à mouvements limitants et donc des chemins limités. Pourquoi ?

Kholat (IMGN.PRO, 2015): arrêté au bout d'une heure et demi. C'est un jeu à la Slender, mais avec plus de neige, et l'étiquette "inspiré d'une histoire vraie". C'est tout juste si ça remplit son rôle de creepypasta.

The Crew (Ivory Tower, Ubisoft Reflections, Ubisoft, 2014): je partais à peu près sûr que ça allait être inintéressant, et ce fut sans doute ma plus grande surprise de l'année. Derrière le scénario insipide, les interruptions permanentes de Zoe, les micro-transactions sans gêne, il y a un simulateur de traversée des Etats-Unis, et c'est déjà bien plus que ce que j'attendais du jeu. Et puis il y a ça aussi.

Layers of Fear (Bloober Team, 2016): une soupe de l'horreur moderne dans le JV. Des scènes brusques pour faire sauter, une histoire vague et disparate, des violons qui vont crescendo. Soporifique.

Capture d'écran de September 1999

 

Livres

Débats et réalités du nucléaire (Bertrand Barré, 2011)

Nourrir l’Europe en temps de crise (Pablo Servigne, 2017): j'ai bien lu, et j'ai rien vu. Mais c'est fondamental apparemment.

Zomia ou l’art de ne pas être gouverné (James C. Scott, 2013): là par contre, c'est vraiment essentiel. C'est une contre-histoire des communs, une ombre dans un monde illuminé, surlumineux, éclairé par les phares du progrès qui apporteront la dernière lumière, 5 milliards d'année trop tôt. A côté de ça, Zomia se cachait, Zomia refusait. Ce livre est une munition dans le fusil anarchiste, braqué contre l'injuste. Fantastique.

La révolution d’un seul brin de paille (Masanobu Fukuoka, 1975)

Couverture de Zomia

Bandes dessinées

Berserk #5 (Kentaro Miura, 2005)

Pluto #1 (Naoki Urasawa, 2005)

Pluto #2 (Naoki Urasawa, 2005)

Pluto #3 (Naoki Urasawa, 2005)

Pluto #4 (Naoki Urasawa, 2005)

Pluto #5 (Naoki Urasawa, 2005)

Pluto #6 (Naoki Urasawa, 2005)

Pluto #7 (Naoki Urasawa, 2005)

Pluto #8 (Naoki Urasawa, 2005): cela vaut pour la série complète. J'ai bien aimé cette réinterprétation d'une histoire d'Astro Boy. Il va falloir faire gaffe par contre, le style Urasawa commence à devenir fade à force d'être interchangeable. Ou peut-être que j'en ai trop lu de lui déjà.

Les Gouttes de Dieu #1 (Tadashi Agi, Shou Okimoto, 2004)

Les Gouttes de Dieu #2 (Tadashi Agi, Shou Okimoto, 2004)

Arte #1 (Ohkubo Kei, 2013): ça veut nous raconter l'histoire radicale, alternative, d'une fille qui refuse de se soumettre aux règles de la société qui veut la diriger vers le modèle du mariage et de l'épouse serviable. Très bien. Le tome 1 termine par l'héroïne qui se rend compte qu'elle tombe amoureuse de son maître qui l'a recueillie pour son apprentissage. Pour ce qui est de raconter une histoire radicale et alternative, on repassera hein.

Vinland Saga #1 (Makoto Yukimura, 2005)

Extrait de Pluto

Albums

Martes (Murcof, 2002)

Folk Songs and Soundscapes from Nepal (Bishwo Shahi, 2013)

Amdo – Monastère tibétain de Labrang (Tian Qing, Tian Miao, 1995)

Contemporary & Traditional chinese music (The Silk String Quartet, 2007)

Musique instrumentale de la tradition classique (Jong Nong Ak Ohô, 1982)

Kuabee Music (Jukio Kallio, 2019)

Merryweather Post Pavilion (Animal Collective, 2009)

Untrue (Burial, 2007)

Plunge (Fever Ray, 2017)

Elaenia (Floating Points, 2015): Ethéré.

Music for Nine Postcards (Hiroshi Yoshimura, 1982): Kazumi Tokata a dû s'en inspirer pour faire les musiques d'Animal Crossing, c'est canon pour moi, ne me @ pas.

Pier & Loft (Hiroshi Yoshimura, 1983)

A I R (Hiroshi Yoshimura, 1984)

Undertow (Tool, 1993)

Aenima (Tool, 1996)

Lateralus (Tool, 2001)

Fear Inoculum (Tool, 2019): un voyage qui continue, des horizons familiers et pourtant sans cesse défrichés, un miroir qui se brise en mille morceaux au-dessus d'un lustre.

10,000 Days (Tool, 2006)

Bleak Sword OST (Jim Guthrie, 2019)

Devilman Crybaby (Aniplex, 2018)

The Mosaics (Moderator, 2019)

Hastur (Cryo Chamber, 2019)

Wildlife Addendum (Warmth, 2019)

Hiking in the Mist (Cicada, 2019)

Signals (Motionfield, 2019)

 

À l'année prochaine pour de nouvelles découvertes culturelles !

 

Photo de couverture par Billel Moula de Pexels

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