Un film de textures, de volumes, qui semblent vouloir sortir de l'écran et qui restent pourtant miraculeusement bien contenus, malgré la dangerosité évidente qui bouillonne à l'intérieur de ces colonnes de nuages. Un film qui regarde un autre film, un réalisateur qui en regarde deux autres. L'un cesse d'être réalisateur et devient éditeur, interprète, archiviste; les deux autres cessent d'être scientifiques et deviennent des images parmi d'autres, de celles qu'il ne suffit plus de voir, mais qui se donnent à voir pour eux, et pour les autres. En sortant de la salle, je me suis dit que Maurice Krafft aurait dû être le réalisateur des nouveaux films Dune, son regard face au chaos, face aux tempêtes de feu, est imperturbable, magnifique, autrement plus inspiré que Villeneuve et son esthétique de clinique corbusienne.